Ohfildutemps

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Xynthia. 28 février 2010

Un terrible passage !

Dès le 21 février, soit 7 jours avant son passage, notre modèle européen CEP modélise le pire... les autres modèles ne tardent pas à lui emboiter le pas.

Le pire c'est la dénommée XYNTHIA ! Une "cyclogénèse" explosive remontant par le sud-ouest, une dépression "extra-tropicale" prenant naissance au large des acores.

De la modélisation à la réalité :



Tout ou presque a déjà été dit sur cette dramatique tempête.... je ne  referais pas le travail des journalistes. Les conséquences sont terrifiantes avec 53 morts dans les deux départements de la Charente Maritime et de la Vendée. 300 km de côtes ont été dégradées, parfois submergées.

Dans un évènement météo (tempête, orage, neige...) il y a trois "phases" :
- "l'avant" avec la prévision par les modèles...
- le "pendant" avec l'observation sur le terrain...
- puis "l'après" avec l'analyse...

Avec Xynthia "l'avant" fut passionnant, mais aussi alarmant ! ...

La modélisation de cette cyclogénèse "explosive" fut exemplaire. Le passage de cette profonde dépression a été parfaitement appréhendée. Creusement rapide et continu même à l'approche des terres Françaises (de 980 à 969 hpa), phasage parfait avec l'heure de la marée haute (pour un coefficient de 102), 72 h avant l'évènement les indicateurs étaient tous au rouge ! seule la localisation du centre dépressionnaire variait encore. Vent violent et risques de submersions étaient envisageables.

Voici ce que CEP modélisait à 96h de l'évènement :



Le samedi à 16h, veille de la tempête, Méteo France (peut être un peu tard) sortait la vigilance rouge pour les départements les plus menacés.



Avec Xynthia "le pendant"fut très impressionnant.


A ceux qui pense que j'ai pris un risque je dis "OUI" et je ne m'en cache pas, pas autant que certains, mais j'en ai pris ! mais cela fais aussi partie de ma passion. Je les connais et je les assume.


Le paroxysme du vent était annoncé entre 2h et 5h, rendez vous était donc fixé avec STORMI et d'autres passionnés de météo à 23h30 sur le remblai des Sables d'Olonne au niveau des Présidents.


Le vent montait graduellement, tout comme la mer !

A minuit, le centre de la dépression était encore situé à 150km au sud ouest des côtes vendéennes, les vents orientés sud ouest poussaient déjà la mer au niveau d'une marée de 102 classique.








A 3h, d'énormes vagues submergeaient le remblai, de véritables vagues déferlaient dans le chenal du port des Sables d'Olonne !

Vers 3h30 les bateaux se retrouvaient à la hauteur des voitures et l'eau recouvrait les quais. Le remblai des Sables n'était plus accessible et était devenu extrêmement dangereux. Les marégraphes ont alors enregistré une surcote identique au précédant record enregistré en 1924 : 1m50 de plus que la normale !

Lien vers un article sur le raz de marée de 1924.



A 4h, le centre de la dépression, entré sur le nord ouest de la Loire Atlantique, filait vers le nord est de la France, mais au sud du centre les vents se renforcèrent et atteignaient alors leurs paroxysmes.





Voici quelques rafales enregistrées par les stations locales de Météo France :

Ile de Ré 160 km/h
Loudun (86) 139 km/h
Pointe de Chemolin 133 km/h
Blois(41) 133 km/h
La Rochelle (17) 132 km/h
Chateau d'Ollone (85) 131 km/h
Fontenay (85) 131 km/h
Thénezay (79) 130 km/h

A noter qu'au niveau du vent, les valeurs de vent sont restées bien éloignées de celles de "KLAUS", tempête qui a frappé le sud ouest en 2009... et encore plus éloignées de celles des deux tempêtes de 1999 dénommées "LOTHAR" et "MARTIN". Beaucoup de Sablais ce sont réveillés le dimanche matin sans avoir eu l'impression qu'une tempête dévastatrice avait balayé les côtes.

Simples coup de vent diront mêmes certains !


Avec Xynthia, "l'après" restera longtemps dans les mémoires collectives comme l'une des plus grandes catastrophes naturelles de ces dernières années.

Une tempête qui au lendemain de son passage a soulevé un vent de polémique légitime. Comme si, avec tous ces morts,  nous prenions tous brutalement conscience de l'urbanisation "à tous prix" du littoral... des questions se posent, mais auront-elles des réponses ? Attendrons nous patiemment un possible "bis répétita" ? Est-ce que nous nous contenterons de "pansements" sur nos digues ?

Toujours est-il qu'en images les conséquences sont stupéfiantes !

Quelques clichés qui témoignent de la violence du phénomène au lendemain de la tempête :







Quelques kilomètres plus au sud, les conséquences de la tempête sont dramatiques...






07/03/2010
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